FRANCIS BACON : HOMME, BÊTES, INSEPARABLES

Francis Bacon: Man and Beast exhibition

MAGAZINE. FRANCIS BACON – « MAN AND BEAST » – Royal Academy of Arts, Londres – Jusqu’au 18 avril 2022.

La vision de Francis Bacon : Homme/Bêtes, inséparables

L’exposition propose dans ses vastes galeries, trois temps : premier temps : « Flesch, Skine and Bone ». Deuxième temps : « Wildlife ». Troisième temps : « Fury, Landscape » : South of France, Study for Portrait, Human body, Study of a Bull, soit une cinquantaine de tableaux.

C’est une vérité banale: un truisme, le sujet principal de Francis Bacon est la figure humaine ( Hormis quelques tableaux  comme par exemple : le cri de la nurse hurlante, du film Potemkine de Sergueï Eisenstein, le Massacre des innocents de Nicolas Poussin… ), quelque soit leur attitude, leur position spatiale, la plupart du temps « encagés », les tableaux sont, dans leur grande majorité, dépouillés des pouvoirs et des prétentions d’humanité et de respectabilité humaine. Le nu est important dans l’œuvre de Francis Bacon. Paradoxe ? Il n’aborde pas la nudité par les structures du désir et du pouvoir de ceux-ci, bien au contraire. Il s’éloigne des conventions. Il pousse l’analyse jusqu’à se défaire d’elles au profit des revues homosexuelles, des documents de scènes de crimes…. il emprunte le chemin de la transgression !

Bacon apporte sa sensibilité et passe par son vécu les expressions animales pour les transposer à l’humain. Que ce soient des chimpanzés, du Sphinx, de la figure du Pape, ses amis, le portrait de Georges Dyer, même pour lui, l’identité se niche dans les traits du visage qui trahissent, plutôt que le statut ou le rôle de l’individu, sa nature profonde. C’est comme si l’individu devait continuer son travail d’analyse pour dégager le profil général de la mise en place du travail et cesser de s’enfoncer dans la résistance. Serait-ce la face visible de l’humain, cet animal intérieur dont Bacon nous donne ce quelque chose qui passerait par le corps ? Ses personnages tordus, écorchés et ses cadavres crucifiés ne sont-ils que des peintures méconnaissables ou nous laissent-ils dans un univers non expliqué qui engendre d’autres énigmes. Les décharges pulsionnelles, en dehors de l’agir ne font-elles pas face à des tensions externes ou internes pour l’investissement, pour son évolution ?

La réponse de Bacon : « L’instinct est infiniment plus important que l’intellectuel, surtout pour l’artiste ».
« Nous sommes tous des animaux même si la société et la civilisation ont toujours tenté de passer ce fait sous silence« … « Les animaux sont fascinants ils ne dissimulent pas ce qu’ils sont. Au contraire de la plupart des gens qui vivent d’une certaine manière masqués. »

Les dernières salles sont en quelque sorte un résumé non exhaustif de sa vie amoureuse avec son compagnon Georges Dyer ( qui se suicide par overdose en 1971).

Très belle exposition. Dépêchez-vous !

André Michel Pouly

Pour vous consoler la Tate Modern (National Gallery) propose deux tableaux, tous les deux quasiment côte à côte, l’un a été prêté par La Reine Elizabeth ( il paraît qu’elle possède la plus fastueuse collections de tableaux dont aucun ne sort du palais, si si ) celui de Thomas Gainsborough : « The Blue Boy, in the virtuose brushwork, costume and stance », très très éloquent. L’autre d’Anthony van Dyck, commande du Roi Charles 1er.

L’exposition initialement prévue du 30 janvier au 18 avril 2021 devait avoir lieu à La Royale Academy de Londres. Les mesures de confinement dues au Covid-19 n’ont pas permis cette ouverture. Cependant, l’exposition a réussi à ouvrir jusqu’au 18 avril 2022.

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