« JUSTE ENCORE ASSEZ DE LUMIERE POUR LES PLANTES D’INTERIEUR » : PAUVRES HUMAINS !

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« Juste encore assez de lumière pour les plantes d’intérieur » – Création du collectif « Rien de spécial » au Théâtre Varia, à Bruxelles jusqu’au 5 février 2022.

Imaginez-vous commencer un repas par le dessert, ou monter un escalier en commençant par la dernière marche ? Quelle folie, diriez-vous ! La dernière création du collectif Rien de spécial « Juste encore assez de lumière pour les plantes d’intérieur » est dans l’air du temps, anticonformiste, un brin provocateur. Une envie de malmener les usages, de passer outre les normes, de transgresser les règles, mais aussi de montrer la faiblesse de notre espèce, l’homo sapiens, incapable de se concentrer. Elle sonne comme une mise en garde contre l’avènement de l’ère de la machine.

Ça commence par la fin, ou plutôt par le bord plateau, le débriefing avec les spectateurs. Généreuse trouvaille pour relever le cœur du spectacle : les Hommes deviennent de plus en plus bêtes. Diminution des capacités cognitives, altération des fonctions cérébrales par la pollution, multiplication des comportements dangereux et irrationnels… Depuis 1975, le Q.I. moyen de la population baisse, parait-il, de 2 points par décennie. « Ça va s’éteindre mais pas de panique ! »

Au début, le spectateur croit qu’on s’est trompé de salle. Que non !

Après nous avoir présenté les artistes, l’animateur lance le jeu des questions-réponses. Et pan ! la claque. Les questions des faux spectateurs illustrent l’état du monde, l’absence d’intérêt ou plutôt le degré d’inculture de la population. On envie de dire tout haut : Mais qu’est-ce qu’on est con ! La caricature du « je m’en foutisme » sur scène de Baptiste Sornin dans le rôle de l’animateur ou dans celui du directeur de théâtre plus occupé à regarder les messages de son GSM que de s’intéresser au public, est plus vrai que nature ! Hilarant, excellent même ! Qui, en effet, n’a pas déjà vécu ce genre d’attitude dans la « vraie vie » ?

Tout le monde en prend pour son grade, les directeurs de théâtre, les comédiens aussi. Le jeu de question réponse s’interrompt quand l’animateur reçoit un coup de fil. Puis tout seul, les comédiens reprennent un exercice appris au conservatoire pour se détendre le visage. C’est drôle, absurde, on rit des prétentions de notre espèce, les homo sapiens, de ses faiblesses. Pauvres êtres !

« Juste encore assez de lumière pour les plantes d’intérieur », à voir là où il se jouera à nouveau.

Dominique Bela

Conception et jeu : Alice Hubball, Marie Lecomte, Hervé Piron, Baptiste Sornin – création lumières : Laurence Halloy création son : Maxime Bodson – scénographie et costumes : Silvio Palomo, assisté d’Odile Dubucq pour les costumes direction technique : Benoît Pelé – regard extérieur : Julien Fournet

Photo O. Donnet

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