« CELIMENE ET LE CARDINAL » : LE MISANTHROPE 20 ANS PLUS TARD

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Célimène et le Cardinal – de Jacques Rampal – mis en scène par Sylvain Martin – A la Croisée des chemins (salle Belleville), Paris, jusqu’au 31 décembre 2021.

Célimène et Alceste se retrouvent donc 20 ans après les évènements décrits par Molière dans la pièce le Misanthrope.

Célimène, semble s’être rangée : elle a épousé Luc, commerçant également dessinateur doué (détail qui a son importance) et a 4 enfants. Quant à Alceste, le Misanthrope, il est entré dans les ordres et à force de travail, il est devenu Cardinal. Il envoie un courrier à Célimène, lui annonçant sa venue imminente sans précision, ni motif.

C’est donc aux retrouvailles de deux ex-amants que nous assistons : Ils commencent par évoquer le bon vieux temps, les amis communs : Philinte et Arsinoé, mais la tension monte et l’ambiance se crispe. On cerne peu à peu les motifs de la soudaine venue de l’homme d’église. L’affrontement est inévitable : Célimène est lucide sur la condition soumise de la femme de cette époque et cela ne lui plait guère ; Alceste, quand à lui, représente l’autorité morale avec tout le pouvoir dont il peut user, voir abuser. Le jeu du chat et de la souris se poursuit mais les rôles s’inversent à plusieurs reprises : Célimène provoque et fait chanceler le Cardinal, il doute à plusieurs reprises. Les dialogues sont percutants et ironiques. La scène des dessins réalisés par l’époux de Célimène est extrêmement drôle.

Les comédiens sont juste parfaits : Violette Erhart est une superbe Célimène rebelle et sensible tandis que Luc Franquine est un Alceste très posé tout en retenue.

La mise en scène de Sylvain Martin est simple et propre, permettant de mettre en valeur ce texte magnifique où la joute verbale est l’élément essentiel de la pièce. Cette version fait honneur à la pièce qui a déjà été jouée avec des têtes d’affiche et dans des théâtres prestigieux.

Revenons un instant sur le texte de Jacques Rampal qui date de 1992 et qui pourtant sonne comme un classique du XVII ème siècle : il est tout en alexandrins d’une grande musicalité et fluidité. Nous sommes sous le charme !

Une pièce magnifique qui est une suite cohérente et intelligente du Misanthrope.

Valérie Leah

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