FIDELIO : CYRIL TESTE MET EN SCENE AVEC BRIO L’OPERA DE BEETHOVEN

Fidelio DR S. Brion_web

Fidelio – Opéra de Beethoven – Mise en Scène Cyril Teste – Direction musicale Raphaël Pichon – Jusqu’au 3 octobre 2021 à l’Opéra Comique, Paris.

Fidelio, c’est le nom que s’est choisi Léonore pour se faire passer pour un homme afin de pénétrer dans une prison très sécurisée où son mari Don Florestan est retenu arbitrairement car il s’est opposé au gouverneur Pizzaro . Son amour la guide pour prendre tous les risques possibles afin de libérer un innocent qu’elle aime de toutes ses forces. Fidelio c’est surtout un symbole : le combat contre l’injustice.

Pour l’unique opéra composé par Beethoven, on va en voir de toutes les couleurs avec un duo de choc : Raphaël Pichon à la direction musicale et Cyril Teste à la mise en scène. Pourquoi ? Parce que chaque couleur sur scène a un sens. Ainsi le gris lisse et froid symbolise parfaitement l’univers carcéral digne des séries télé américaines (décors très réussis de Valérie Grall), le noir est l’uniforme des gardiens, le violet c’est la tenue des prisonnier et le rouge… est fatal.

Pour cette première, nous avons eu à faire à un dispositif inédit, puisque Siobhan Stagg qui interprète Fidelio était souffrante et ne pouvait pas chanter ce soir là mais elle assurera avec brio le rôle scéniquement pendant que Katherine Broderick a rejoint la production en urgence pour chanter avec talent le rôle de Fidelio depuis la fosse. Pourquoi Siobhan Stagg est elle restée sur scène ? Simplement parce que s’approprier toutes les subtilités de la mise en scène prévue par Cyril Teste eu été trop complexe en moins de 24 heures. Oui car Cyril Teste, qui avait déjà sévit avec Hamlet dans la salle Favart, continue à utiliser un subtile mélange de vidéo live sur scène projeté sur des écrans de la scène et de jeu de mise en scène conférant ainsi un aspect cinématographique très agréable à l’ensemble.
Sept écrans font face au public, ils ne seront pas statiques, ils vont se mouvoir sur scène et nous permettre de visualiser ce qu’il peut se passer dans un autre endroit de la prison (la scène d’introduction est très impressionnante) ou de capter des émotions intenses comme ce gros plan sur les yeux de Siobhan Stagg : magnifique !

Raphaël Pichon dirige tout en fermeté et sensibilité l’orchestre Pygmalion avec le talent qu’on lui connait. La voix de ténor de Michael Spyres est toujours aussi belle. Il faut dire qu’en habitué des lieux, il est parfaitement à l’aise sur le plateau. Le directeur de la prison est interprété par un très bon Albert Dohmen et son jeu est tout en subtilité. L’ignoble gouverneur est joué par la basse Gabor Bretz, il est excellent dans son rôle. Reste Fidelio qui est à la fois joué par Siobhan Stagg et chanté par Katherine Broderick, le défi que représentait ce dispositif a été relevé avec talent par les deux jeunes femmes. Nous sommes sous le charme ! Et il y a un clin d’œil tendresse quand les plus jeunes de la Maitrise Populaire de l’Opera Comique font leur apparition sur scène.

Le pari était risqué mais il est transformé avec succès !

Valérie Leah

Photo Stefan Brion

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