« JEANNE ET LE ORANGE ET LE DESORDRE », LOUISE EMÖ PERFORME

AVIGNON OFF 2021. « Jeanne et le orange et le désordre » – m.e.s., écriture et interprétation : Louise Emö – à La Manufacture jusqu’au 25 juillet 2021 à 19h30 les jours impairs – relâche les 19 juillet – durée 1h.

Jeanne maman de Simon, se veut être une mère parfaite pour son fils, même si elle sait qu’elle ne l’est pas, elle se doit de le lui faire croire. Les autres personnes aussi doivent penser qu’elle est parfaite ou essayer de paraître comme telle, voila pourquoi elle use de stratégies afin d’essayer de ressembler aux autres femmes « modèles ». Malheureusement Jeanne a peine à y parvenir et elle le reconnaît, elle sait qu’elle est différente.

Louise Emö, seule en scène entraîne le spectateur pour une heure dans le monde de Jeanne, monde fascinant par toutes ses interrogations, sa vision réaliste de ce qu’on attend de l’autre, sa volonté d’être une mère exemplaire, mais Jeanne n’y arrive pas et en a bien conscience. La comédienne joue tous les personnages en les tournant en dérision, sa posture stoïque peut laisser place au doute entre ironie ou sarcasme. Le texte fait état du syndrome de l’échec, dans le couple, la vie professionnelle, chez la femme et la mère. Cette analyse donnée de manière poétique par une comédienne au visage sans expression peut surprendre au début, mais les mots résonnent finalement d’autant plus, une véritable prouesse que de pouvoir contrôler ses émotions.

La période du récit de Jeanne est post mortem de son fils Simon, elle se souvient de son quotidien banal et revient sur les choses qu’elle aurait pu faire autrement avec lui, la dissolution du couple voué de toute façon à l’échec, la simplicité de la vie qui finit par peser sur le personnage.

Louise Emö, seule en scène, un micro et une veste de sport pour seuls accompagnements, dégage une vive émotion par un discours qui examine, questionne le comportement humain face aux bouleversements traversés dans une vie. L’interprétation de la comédienne est sans nul doute remarquable.

Un spectacle à découvrir

Béatrice Stopin