FESTIVAL D’AVIGNON : UNE 75e EDITION LIBERATRICE ?

75e FESTIVAL D’AVIGNON – 5 – 25 juillet 2021 – Avant-Programme.

C’est le printemps, un air d’optimisme flotte donc sur la 75e édition du Festival d’Avignon, présentée ce 24 mars en visio. Espérons vivement que cette édition 2021 post-pandémie qui s’annonce plutôt appétissante puisse s’accomplir en liberté et dans la joie du spectacle retrouvé…

Tout d’abord, notons que visiblement le Festival ne désarme pas face à la pandémie et les incertitudes liées à celle-ci, proposant un programme abouti, calibré pour la quasi-totalité des salles usuelles du festival, y compris à l’intérieur… Nous verrons l’évolution de ce dernier, selon celle de la situation sanitaire. Beaucoup de lieux en plein air ont toutefois été prévus, ce qui laisse présager un repli anticipé, en cas de détérioration du climat épidémique, vers des lieux plus adaptés à une situation dégradée.

Mais bon, tous semblent optimistes, de la nouvelle présidente du Festival, l’ex-ministre météore de la culture Françoise Nyssen, que personne ici ne regrette vraiment, à Olivier Py, fringuant et enthousiaste : le Festival se tiendra bel et bien, clament-ils, « quoiqu’il en coûte ».

Et comme pour souligner l’inéluctabilité de la tenue de cette 75e édition, d’évoquer avec un oeil gourmand la toute nouvelle « robe » des gradins de la Cour, opportunément renouvelés pour cette renaissance…

Quant au programme, il fait état de 46 spectacles dont 39 créations -29 produites ou co-produites par le Festival, 42 % de spectacles « étrangers », en tout cas portés par des équipes « étrangères. Pour ce qui concerne la ligne artistique, il reste fidèle à la programmation « signature » d’Olivier Py depuis sa prise de fonction en 2014. Soit un savant mix de théâtre populaire -certes de qualité- et de quelques fulgurances contemporaines. Mais peu de Danse, comme à l’habitude, ou alors des « blockbusters » comme Maguy Marin. Peu de performance et d’expérimentations hors-normes non plus.

A première vue, une édition qui a de la tenue même si parfois péchant par quelques facilités, en tout cas plus contemporaine et surtout plus ouverte que de coutume.

Un bon point, relevons l’excellente initiative d’inviter à nouveau la délicieuse Angélica Liddell pour LIEBESTOD – EL OLOR A SANGRE NO SE ME QUITA DE LOS OJOS (L’ODEUR DU SANG NE ME QUITTE PAS DES YEUX), un « biopic » sur le grand Torero Juan Belmonte, à la sauce Liddell, n’en doutons pas.

Olivier Py lui, s’octroie le privilège du « feuilleton » du Festival, installé depuis sa création dans les jardins Ceccano, confié à des metteurs contemporains friands de plein air et d’une certaine idée d’un théâtre de tréteaux en confrontation directe avec un public demandeur. « Hamlet à l’impératif » est le titre de cette nouvelle expérience publique.

L’excellent Tiago Rodrigues ouvrira la Cour d’Honneur le 6 juillet pour une « Cerisaie » dont on attend le meilleur. Anne-Cecile Vandalen présentera le même jour la première de son « Kingdom » dans la cour du Lycée Saint-Joseph. On verra ce qu’il faudra en penser…

Sinon, signalons la présence d’oeuvres de Christiane Jatahy, Madeleine Louarn, Caroline Guiela Nguyen, Dimitris Papaioannou, Baptiste Amann et deux pièces d’Emma Dante, tous habitué-e-s du Festival. Ainsi qu’un opus du directeur du Théâtre National de Bruxelles, Fabrice Murgia, « La Dernière Nuit du monde », donné au Cloître des Célestins.

Remarquons surtout l’invitation faite à Mylène Benoît, FC Bergman, Jan Martens, la performeuse Phia Ménard, ou encore Nathalie Béasse… qui pimenteront cette 75e édition d’une note indiscutable de contemporanéité.

Nous attendrons également avec curiosité le « Samson » revisité du Sud-Africain Brett Bailey pour un théâtre musical tonitruant paraît-il, donné dans le gymnase du Théâtre Aubanel, tout comme le chorégraphe barcelonais Marcos Morau qui présente « Sonoma », une pièce référente à l’univers âpre et surréaliste de Luis Bunuel. Et bien sûr les « Vive le sujet« , programmes courts et expérimentaux à découvrir dans le bien nommé Jardin de la Vierge du Lycée Saint Joseph.

Mais nous reviendrons très rapidement sur cette programmation qui augure d’un Festival 75e du nom de bonne facture, avec peut-être même quelques excellentes surprises, qui sait ? S’il peut se tenir normalement, évidemment…

Marc Roudier

Image: l’affiche du Festival réalisée par Théo Mercier

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s