CRITIQUE. Le Condor ( I & II ) – Cie Hesperos – Texte et mise en scène : Nicolas Rochette. – Avec : Etienne Delfini-Michel – Théâtre transversal, Avignon – Le 6 février 20 h.
Le propos : Un artiste avant-gardiste achève sa performance de < théâtre hyper-inter-actif>. Chef de file du mouvement, prophète des Arts de la Scène, il rencontre son public pour expliquer son œuvre et échoue.
Pour quelle raison fait-il du théâtre ?
Le théâtre devrait-il encore exister ?
Si l’artiste, le comédien a un impact sur le public, est-ce suffisant ?
L’artiste ne veut-il pas plus ?
Politicien ? Prédicateur ? Activiste ?
L’entrée en scène est le moment où l’acteur est là, corps présent ; puis la pulsion invoquante : la parole, somme <l’Autre> d’être là. Certes, il y a le texte peaufiné aux petits oignons par Nicolas Rochette et interprété par Étienne Delfini-Michel – un air entre deux airs de Buster Keaton/Marty Feldman. Gageure de rendre compte de l’engagement de l’acteur, du comédien ; le condor, oiseau charognard vole haut, très haut.
Cette tension entre l’excès et le vide nous apparaît comme inhérente à l’acte créateur. La séparation de l’auteur et de son personnage ne se fait-elle pas sur la ligne de l’interprétation ? C’est une inspiration, ou alors c’est un rapport différent avec le public, plus politique. Quand à savoir pourquoi écrit-on ! N’est-ce pas parce que le réel ne suffit pas ?
Le théâtre n’est pas que le texte, qui est aussi le théâtre des rêveries, qui est aussi la place faite à l’imaginaire du public.
La suspension par la rêverie, la fiction, n’est-ce pas ça le théâtre ?
Le théâtre c’est une salle de jeu. On y vit des moments, on donne naissance à une sorte d’illusion.
La rêverie ne permet-elle pas de se dédouaner ?
Et vous ! Qu’en pensez-vous ?
La quête humaine de sens ne finit elle pas, trop souvent, par une succession de sacrifices ?
André Michel Pouly
Répondre, Répondre à tous ou Transférer
Rochette ? Un canadien çà, Christ Tabernacle.. un article profond de sens, qui nous fait chercher le sens du théâtre, ou plutôt l’utilité du théâtre! Et par là, de l’acteur..Et nous, spectateurs « érudits », étonnés, qui sommes-nous? Que voyons-nous de ce qui se joue? Le réel? Le rêve? comme l’écrit l’auteur de l’article.. Bon, je dois aller voir cette pièce… pour mieux comprendre ce qui se joue.