CRITIQUE. « La Dame céleste et le diable délicat » de Bérengère Dautun, d’après Claude-Alain Planchon, mise en scène de Stéphane Cottin, avec Bérengère Dautun et Alexis Néret. Les dimanche 26 janvier à 17h, jeudi 30 janvier à 19h et vendredi 31 janvier à 19h au Studio Hébertot (Paris)- Jusqu’au 9 février 2020.
Quelle délicieuse surprise de voir « La Dame céleste et le diable délicat » reprogrammé au Studio Hébertot. Le texte de Claude-Alain Planchon adapté par Bérengère Dautun est charmant, la mise en scène de Stéphane Cottin sobre et élégante.
La complicité tendre de Bérengère Dautun et Alexis Néret enchante ce petit morceau d’amour et de simplicité. Alexis Néret est dans chaque rôle ce comédien adroit et précis touché par une grâce particulière : son bonheur de jouer enrobe ses interprétations d’une candeur exacte. Quant à la voluptueuse Bérengère Dautun, son phrasé plein d’amour de la langue, son port incomparable… Il n’y a plus que des silences entendus à écrire. Leurs deux beautés feraient croire au plus improbable des contes amoureux. Les impossibles de cette céleste dame et de son amant s’harmonisent comme la violence et la douceur d’un chagrin, comme la pudeur mutine et l’érotisme farouche : le spectacle de Bérangère Dautun brave les moeurs, adoucit la mort et arrondit les âges.
Lui est un si délicat admirateur de sa partenaire de scène, elle lui est si sensiblement attachée, qu’on a du mal à les laisser partir, qu’on applaudit longtemps pour faire durer le charme, et qu’on est déjà nostalgique à la sortie du théâtre. Cette soirée est un baume au cœur et laisse ses convives tendrement rêveurs sur le chemin du retour. Quelques mois plus tard, je regrette de ne pas pouvoir profiter de cette nouvelle occasion, et vous missionne : allez vous réchauffer l’âme au Studio Hébertot dimanche 26, jeudi 30 ou vendredi 31.
Marguerite Dornier
LE BRUITDUOFF TRIBUNE 