« BOTERO EN ORIENT », LA GRÂCE TOUT EN RONDEURS !

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CRITIQUE. « BOTERO EN ORIENT » de Taoufiq Izeddiou (Cie Anania-Danses) – Théâtre National de Bruxelles – du 11 au 14 décembre 2019 puis en tournée.

A première vue, on aurait dit 4 ados qui s’amusent sur une plage par un soir d’hiver. Ils ont l’air enjoués. Grassouillets, ils miment des formes, assis, parfois debout, sur des cubes. On ne saurait dire s’ils sont femmes ou hommes tant leurs identités semblent ambivalentes. Sur l’instant, le temps et l’espace semblent ne pas avoir d’emprise. Parfois dans leur geste ritualisé, il y a comme quelque chose qui se libère, comme une grâce; on ne saurait le définir précisément : l’infini, Dieu, la différence, l’identité, la folie, la pluie, les arbres, le soleil, la lune, le tronc? On est à la fois loin de la tyrannie de la pensée, et des clichés d’un corps christique qui s’auto mutile.

Ce soir du 11 décembre, les nombreux spectateurs venus à la première du « Botero en Orient », la nouvelle création du chorégraphe marocain Taoufiq Izzediou, au Théâtre National de Bruxelles, sont scotchés. Les corps en rondeurs, les corps en gras, les corps généreux débarquent, montent sur la table des seigneurs, pour dénoncer le diktat de la minceur dans le milieu de la danse contemporaine. Au diable les derniers régimes à la mode! Au diable le conformisme! Manger rend heureux, le gras est bon pour la santé; des poncifs qu’on pourrait s’approprier tant la virtuosité des 4 danseurs sur scène est sans égal. Sans tomber dans le comique et la caricature, le spectacle valorise notre triste condition: « Avec le temps, avec les accidents avec un peu de vin naturellement le corps change » déclare Taoufiq Izzediou .

On pourrait parfois penser à certains moments du spectacle que les 4 danseurs tiennent leur part de revanche sur la vie, tant ils clament, affirment leur identité, leur différence. Beauté, grâce, générosité vont rivaliser tout au long de la représentation . Tout est réglé comme sur du papier à musique: Les éclairages, la scénographie …Lorsqu’une des danseuses exécute comme une danse sous la pluie devant ce qui tient lieu d’un Dieu totémique, le public est au bord de l’extase: Vive les formes rondes sensuelles, poétiques, vraies !

Taoufiq Izzediou adopte, entre autre, le peintre et sculpteur colombien Fernando Botero après la visite de l’exposition « Botero,dialogue avec Picasso » présenté il y a 2 ans à l’hôtel de Caumont, à,Aix-en-Provence.

Très Intéressant !

Dominique Bela,
à Bruxelles

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