« UN SILENCE ORDINAIRE », DANS L’ENFER DE L’ALCOOL

UN SILENCE ORDINAIRE crédit-photo-Serge-Gutwirth-min

CRITIQUE. « UN SILENCE ORDINAIRE » – conception, écriture et interprétation : Didier Poiteaux – Dramaturgie et mise en scène : Olivier Lenel (INTI théâtre / Pierre de Lune) – Archipel 19 – Place de l’Église 15 à 1082 Bruxelles – du 21 au 22/11/19 – Le 28 décembre 2019 au Rideau de Bruxelles.

Quand l’alcoolisme se raconte en toute finesse

Archipel 19? Vous connaissez? Non! rien à voir avec le titre d’un magazine branché. C’est le nom du centre culturel de Berchem-Sainte-Agathe et de Koekelberg, deux communes de Bruxelles. Dans le cadre de la programmation 2018/2019 de Pierre de Lune,-centre scénique jeune public de Bruxelles- ce lieu a accueilli « Un silence ordinaire » de la compagnie INTI théâtre. Un spectacle qui traite avec humour, finesse et intelligence de l’alcoolisme. La pièce interprétée par le comédien Didier Poiteaux est d’une absolue profondeur sur ce fléau. On en rit parfois -et c’est le génie de l’acteur- alors que d’emblée le sujet est grave.

Tout a commencé, raconte l’acteur, lors d’un atelier d’écriture dans une école. Alors que chacun s’est exprimé de manière légère et distancée sur le sujet de l’alcool, « la jeune Clara balance son texte, très personnel ».

Didier Poiteaux s’amuse, amuse, enchante, provoque… Il n’y a vraiment pas de début, pas d’entrée en matière..Tout s’embraie, s’enchaine, on ne s’ennuie pas, le spectateur prend du plaisir une fois qu’il prend place à sa chaise jusqu’à la fin. Sur la scène, pas grand chose : quelques bancs. Tout au fond du plateau, à droite, des notes de guitare s’échappent d’une ombre. Le décor est sommaire, volontairement austère. Didier Poiteaux court ou plutôt marche vite. Mais pourquoi donc ? Il s’arrête. La jeune Clara parle de son père alcoolique avec toujours en toile de fond cette question: « pourquoi est-il obligé de boire si ça va bousiller sa vie, la mienne et celle de notre famille? ».

Recherche et témoignages

Didier Poiteaux mène un travail de recherche et de récolte de témoignages. Il va entendre des alcooliques, des fils d’alcooliques, va même rencontrer un alcoologue. On découvre d’ailleurs avec lui que la Belgique a choisi de banaliser l’alcool devenu «une drogue culturelle » et, de diaboliser le « cannabis alors que dans d’autres cultures, c’est l’inverse ». On saura tout sur l’origine de l’alcool, ses effets sur le cerveau, les liens de dépendance. Pour servir le propos, la guitare basse d’Alice Van de Veerne ajoute à la poésie de l’instant. Didier Poiteaux, un artiste qui vaut le détour.

Le spectacle : « Un silence ordinaire » ou : comment le dire ?

J’y vais, sans aucun doute !

Dominique Bela,
à Bruxelles

Photo Serge Gutwirth

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