« LABORATOIRE POISON » : ADELINE ROSENSTEIN NE PARVIENT PAS A CONVAINCRE

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CRITIQUE. « Laboratoire poison » – d’Adeline Rosenstein – du 26 au 27 novembre 2019 au TNM La Criée Marseille.

« Laboratoire Poison », conçu, écrit et mis en scène par Adeline Rosenstein, artiste allemande francophone, qui a grandi à Genève, où elle a suivi une formation de clown et étudié l’histoire des religions, avant de bifurquer vers le théâtre et la danse était à Marseile en ce mois de novembre.

Aujourd’hui Bruxelles est son port d’attache, et on se réjouit de la retrouver après son excellent « Décris-Ravage », présenté au Festival d’Avignon en 2016. Dans cette pièce, unanimement saluée par la critique, elle nous entraînait, sous une apparence brouillonne, de la conquête de l’Égypte aux empiétements européens sur l’empire ottoman. Cette fois-ci, Adeline Rosenstein exhume les documents du sociologue Jean-Michel Chaumon, dans le cadre de sa recherche sur les codes de conduite de la lutte clandestine, et nous présente sa nouvelle création théâtrale documentaire.

Certes l’histoire n’est pas essentielle au théâtre mais Adeline Rosenstein, malgré une excellente troupe d’acteurs, nous égare quelque peu. Les scènes de ce groupe clandestin aux prises à une répression violente et même à la torture, se répètent et le public perd peu à peu le fil. Malgré l’originalité de l’approche et l’intérêt du sujet, le rythme s’estompe et le spectateur ne comprend plus qui parle, quelle « lettre » est lue. Pourtant l’idée de cette exploration historique et poétique du silence qui suit la violence était prometteuse.

A saluer cependant l’accompagnement musical essentiellement composé de sons et de bruits, magnifiquement mimés par les acteurs. On regrette cependant que ce soit la voix off (texte lu par Adeline Rosenstein elle-même sur scène – pas toujours convaincante dans ce rôle) qui prédomine tandis que les acteurs ne parlent quasiment pas ou juste marmonnent.

Décor minimaliste, pourquoi pas, avec un leitmotiv sur le thème des caisses d’archives. Mais, Adeline Rosenstein parvient-elle réellement, comme elle le dit, à « se poser sur scène et se dire : si moi je suis arrivée à démêler les fils, pourquoi pas vous ? ». Non, le spectateur, curieux et intrigué au départ, n’a pas réussi à entrer dans l’intrigue, qui a seulement été dévoilée à la fin du spectacle. Trop tard.

Point positif, « Laboratoire Poison » a permis de poser et de se poser la question : « entre trahir et se tuer, y a-t-il une autre possibilité ? ».

Colombe Warin,
vu à Bruxelles en février 2019.

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