CRITIQUE. AVIGNON OFF 19. VENDETTA – Link Berthomieux – Théâtre Golovine – 5 au 26 juillet 16H30.
Attention pépite !
Autant le dire tout de suite, si vous allez au théâtre Golovine au seul motif du mot Hip-Hop et que vous vous attendez à ce que ça tourne sur la tête avec un bon gros son comme on en voit avenue de la Ré à Avignon : renoncez !
En revanche, si vous voulez voir un très beau danseur, d’esprit hip-hop, celui d’avant que les rappeurs ne portent des chaînes en or plus lourdes que votre guide du OFF (vous voyez ce que je veux dire !), alors venez découvrir « Vendetta », une vraie histoire de famille au sens propre comme au sens figuré.
Link Berthomieux possède beaucoup de qualités physiques et aussi une propension à parler juste ce qui n’est pas toujours gagné pour un danseur… Même si son sujet, l’introspection familiale n’est pas nouvelle, sa danse, elle, possède quelque chose de délié, de relâché à un point que tout semble fait sur un souffle, une idée du mouvement…
« Vendetta », c’est son histoire, celle d’une transition entre danseur de Battle sur-entrainé, sur-exploité par ces batailles de danse, qui comprend que, s’il veut aller loin, il faut qu’il ménage sa monture… Bingo ! Il cesse de se forcer et cela vient. On distingue un peu de capoeira dans sa danse alors qu’il n’en a jamais fait. On peut imaginer une forme de Yoga, mais il n’y en a pas. Juste un mouvement qu’il fait en lenteur, occupant à lui seul l’espace, sans artifice d’une musique qui justifierait un beat spécial…
Allez donc le voir. Il doit être l’un des seuls artistes du OFF à proposer une rencontre dans son temps de créneau et de ne pas dire le rituel : vous avez aimé, dites le autour de vous… non, un cœur pur, dénué de souci mercantile… Quand on vous dit qu’il est unique, ne le ratez pas !
Emmanuel Serafini
LE BRUITDUOFF TRIBUNE 