CRITIQUE. « The Other Voice », mis en scène par Ivo Van Hove, texte de Ramsey Nasr, du 13 au 16 novembre à l’espace Cardin du Théâtre de la Ville.
La semaine passée, j’étais sortie séduite par La voix humaine, basée sur le texte de Jean Cocteau mis en scène par Ivo Van Hove. On assistait à la souffrance d’une femme qui tentait de s’accrocher à ce qui lui restait, l’homme qu’elle aimait tant qui l’avait quitté. J’attendais donc avec impatience le deuxième volet du diptyque, The Other Voice avec les réponses de l’homme au combiné inventées par Ramsey Nasr, acteur, réalisateur, auteur et poète de l’ensemble de Toneelgroep Amsterdam.
Et pourtant, le tant attendu The Other Voice ne fut que déception ! Après le spectacle La voix humaine juste et touchant de la semaine passée, la réponse est peu convaincante. The Other Voice dépeint la passion destructrice de deux êtres inexorablement liés. L’idée de changer de point de vue pour ainsi comprendre la complexité de la rupture est originale et intéressante. Cependant, la dramaturgie manque de complexité, de sensibilité, on se lasse du caractère répétitif d’un homme qui oscille entre empathie et colère. Je me sens révoltée par la manière dont la femme folle est pathologisée. Peut-être m’étais-je projetée un autre homme au bout du fil? L’homme vit dans un duplex moderne et travaille dans l’humanitaire. Je trouve terriblement facile et cliché d’humaniser l’homme en mettant en avant qu’il aide les réfugiés. Par ailleurs, je trouve que le jeu d’acteurs manque de subtilité. Peut-être ai-je trop pris parti dans cette rupture, et ne peux m’empêcher d’exprimer ma réticence face à la réaction de l’homme.
Anouk Luthier