AGENDA. MILO RAU – « La Reprise: Histoire(s) du théâtre (I) » – Théâtre Vidy – Lausanne – Du 30 mai au 2 juin 2018 – Durée: env. 2h – Spectacle en: fr, en, fl – surtitré: fr, en / Festival d’Avignon 2018 – Gymnase du lycée Aubanel – Du 7 au 14 juillet sauf le 11 à 18h.
Une nuit d’avril 2012, Ihsane Jarfi a parlé à un groupe de jeunes hommes dans une polo grise au coin d’une rue de Liège devant un bar gay. Deux semaines plus tard, il est retrouvé mort à la lisière d’une forêt. Il a été torturé pendant des heures et violemment assassiné. Le crime secoue et perturbe toute la ville. Milo Rau reconstitue alors le cas – avec des acteurs et des amateurs – sur une scène de théâtre.
Dès le début, le théâtre a été une incantation des morts, une expérience rituelle de crimes primitifs et de traumatismes collectifs. Dans La Reprise, première partie de la série Histoire(s) du théâtre de Milo Rau, le metteur en scène et auteur aborde le tragique sous la forme d’une narration aux points de vue multiples d’une affaire criminelle en cinq actes. Qu’y a-t-il à l’origine d’un crime? Intention ou coïncidence? Quel rôle joue le public? Quelle est la faute du collectif? Peut-on reconstituer un crime? Et qui va-t-on mettre sur scène? Avec les quatre comédiens Sara De Bosschere, Sébastien Foucault, Johan Leysen et Tom Adjibi, ainsi que le magasinier Fabian Leenders et la gardienne Suzy Cocco, il cherche à comprendre un crime capital, en même temps que des malheurs et les émotions fondamentales de l’expérience tragique : perte et tristesse, mensonge et vérité, désastre et peur, cruauté et terreur. Six acteurs, professionnels ou amateurs, s’entremêlent dans la splendeur et les abîmes de la vie et du théâtre et se glissent dans les rôles des protagonistes d’une affaire de meurtre violente : un manifeste pour un théâtre démocratique du réel émerge.
Avec cette production, Milo Rau débute la série Histoire(s) du théâtre, une enquête performative à long terme sur la plus ancienne forme d’art de l’humanité, qui sera poursuivie dans la saison 2018/19 par le chorégraphe congolais Faustin Linyekula. Dans cette première partie, Rau et son équipe reviennent sur les problèmes fondamentaux de leur travail artistique des 15 dernières années: la question de la représentativité de la violence et des événements traumatisants sur scène. Une recherche sur la condition humaine fondamentalement tragique et un chant sur le pouvoir du théâtre.
Images copyright Bea Borgers et Hubert Amiel