« SIMON LA GADOUILLE », LA FABULEUSE HISTOIRE DE SIMON ET MARTIN

CRITIQUE. « Simon La Gadouille ». Une pièce imaginée par Rob Evans, Andy Manley et Gill Robertson – Mise en scène de Arnaud Anckaert (Compagnie du Prisme) – traduite par Séverine Magois – À partir de 8 ans. Spectacle Jeune public mais pas que… – En tournée.

Simon et Martin, ce sont deux « potos », amis pour la vie, frères de sang, qui se rencontrent en CM1, se trouvent, s’attachent, se trahissent, se perdent de vue et se retrouvent 30 ans après. Une histoire d’amitié, comme nous en avons tous connue, qui se lie et se délite sur les bancs de l’école, à l’âge où l’on se cherche une identité, où l’on est si soucieux et influencé par le regard de l’autre et où l’on se montre si cruel face à la différence.

Cette histoire de « vieux copains », imaginé par Rob Evans est d’une rare simplicité. Et c’est cette simplicité qu’Arnaud Anckaert réussit si bien à sublimer pour en extraire la part la plus intime, la plus sensible. Sa mise en scène, comme toujours, juste, ne laisse aucune place au superflu pour mieux se tourner vers l’essentiel. La direction d’acteur est abordée avec une précision d’orfèvre. Elle permet au jeu du comédien comme à l’intelligence du public de s’exprimer pleinement.

Placé dans un dispositif tri-frontal, nous nous trouvons physiquement au cœur de cette histoire d’amitié, au centre de la classe, de la cantine, au milieu des échanges, des disputes, comme dans une bulle intime créée par et pour ces deux complices… François Godart, avec beaucoup de subtilité, nous embarque dans leurs aventures, nous (re)plonge sur les bancs de l’école, incarnant tour à tour chaque personnage. Avec douceur et intensité, il nous tient en haleine. Tout est appuyé sans être surjoué. Il nous fait vivre chaque moment, ne nous fait perdre aucun détail. Plongés dans un univers proche de la bande dessinée, nous vibrons aux épopées buissonnières des deux copains, nous rions à leurs cocasseries imaginées en classe, nous rêvons avec eux à leur projet en grand, nous vivons au plus près leur consécration, leur humiliation…

François Godart se révèle être un fascinant raconteur d’histoires, entrainé par son acolyte qui lui donne le tempo. Car il est aussi question de rythme dans cette pièce, celui de la guitare de Benjamin Delvalle qui habille littéralement le récit et celui de ce juste dosage trouvé entre narration, silence, anecdote, musique, humour, émotion… Une pure rythmique poétique.

Cette extrême précision presque mathématique dans la mise en scène, la scénographie, le jeu, le rythme donné à la pièce, est captivante parce qu’elle sert essentiellement à faire monter, grandir, jaillir toute l’émotion du texte. Le jeune public en a les yeux écarquillés, impatient de connaître l’issue de cette histoire d’amitié aux multiples rebondissements. Le public adulte en sort, lui, les yeux embués, tout empli par cette bouffée nostalgique qu’il vient tout juste d’inhaler. Petit comme grand, il faut aller vivre la fabuleuse histoire de Simon et Martin… Que ça fait du bien !

Marie Velter
Spectacle vu au Théâtre de Cachan, le 11 mars 2018

Dates de Tournée
15>17 mars 2018, Théâtre du Chevalet à Noyon
28>30 mars 2018 Théâtre de Sartrouville CDN
4>7 avril 2018 Maison du Théâtre Amiens
12>13 avril Centre André Malraux, Hazebrouck
19>20 avril Centre Culturel Arc en Ciel, Liévin
22>23 avril, MARS à Mons en Belgique
25>26 mai, Grange Dîmière, Théâtre de Fresnes

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